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MATHÉO & CIE

Mathéo est le fils d' Annick et Facil. Jusqu'en mars dernier, il ne vivait qu'avec sa mère et la plus jeune de ses deux grandes soeurs. Le père de Mathéo a, jusqu'à tout récemment, toujours vécu en Algérie, son pays d'origine. Avant d'arriver le 12 mars 2020, Facil n'avait vu son fils qu'une seule fois en personne, lorsque Annick et Mathéo étaient allés visiter la famille en algérie en 2012. Autrement, Mathéo et son père ne se voyaient et se parlaient que via appel vidéo. Annick a toujours conservé le lien entre les deux et, avec Facil, travaillait pour monter le dossier d'immigration qui permetrait enfin de réunir la famille. Sept ans de travail et de démarches. 

Pendant ces sept années, Annick travaille autant qu'elle peut comme préposée aux bénéficiaires et employée d'entretien dans des résidences pour  pour personnes âgées afin subvenir aux besoins de son bébé, ses grands enfants et elle même. Rapidement, Annick se rend compte que Mathéo n'est pas un bébé comme ses autres. Il pleure beaucoup et ses bras de mère n'appaisent pas le poupon. Les bras de personne d'ailleurs. De fil en aiguile, en accumulant les observations, Mathéo recoit un diagnostique: il est autiste. Annick est proactive et veut le meilleur pour son enfant. Elle suit les recommandations du pédiatre, des intervenantes du CRDI, de l'école, etc. À l'école, ce n'est pas simple. Il n'est pas à son école de quartier et doit utiliser le transport scolaire. Être dans un véhicule avec un adulte peu connu et à proximité d'autres enfants, en direction de l'école, représente tout un défi pour Mathéo. Annick n'a pas de véhicule. Elle se déplace, soit à pied, soit en autobus, mais souvent en taxi pour arriver à la bonne heure aux différents rendez-vous.  Malgré toute sa bonne volonté, son enfant a des besoins et des comportements spécifiques. La réalité de Mathéo nécissitant qu'elle s'absente souvent du travail, Annick se retrouve en précarité d'emploi. Un jour en 2018, elle reçoit une lettre lui disant qu'elle doit régulariser sa situation sans quoi elle perdra son emploi. Avec l'aide de l'intervenante de Mathéo au CRDI, elle trouve un service dont les frais sont assumés par le CLSC qui lui permettra de faire garder et accompagner son fils lorsqu'elle travaille et qu'il n'est pas à l'école. Arrive, dans la vie de Mathéo,
Pal.

 

Les premières visites de Pal ne sont pas faciles pour Mathéo car elles se déroulent les matins de semaine entre le moment où maman part pour le travail et le moment ou il entre dans la berline pour aller à l'école. Heureusement pour Mathéo et Pal, une première journée de weekend se pointe et les deux s'entendent plutôt bien. Petit à petit, Pal établi un lien de confiance avec Mathéo, puis un lien affectif. Chaque weekend, Pal vient chez Mathéo et ensemble, ils font toute sorte d'activités. Des plaisanteset de moins plaisantes. Une plaisante? Une balade en voiture. Une moins plaisante? Se laver les cheveux. Avec le temps, la complicité est instalée. Mathéo attend avec impatience l'arrivée de Pal. C'est une routine, une stabilité, une présence rassurante même si parfois confrontante.  Selon sa mère, Mathéo a créé un lien d'attachement important avec Pal et pour Mathéo, les liens d'attachement c'est pas un pique nique!

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